Les îles de Lérins, îles de mon enfance
C’était l’appel des vacances. La voiture bouillante dans laquelle on peinait à entrer, les fenêtres baissées, les autocollants récoltés dans les station-essence.
Passé Montélimar ou Orange, le nez collé sur mes cahiers de vacances, j’entendais mes premières cigales, premier signal que nous rentrions chez nous. Ce vrai chez nous. Et puis, quelques heures et pause-pipi plus tard, au détour d’une colline rouge surmontée de pins parasols, la mer.
La Mer. Chez moi.
Je passais mes vacances à Cannes, chez ma grand-mère, mais l’une de nos excursions préférées était la journée passée sur les îles de Lérins. Il y avait la grande Sainte Marguerite, et la petite Saint- Honorat. Les glacières en main remplies de pan bagnats, nous prenions le bateau et priions pour pour pouvoir nous placer à l’avant, le nez dans les embruns.
Une fois arrivés, nous avancions sur les chemins les moins fréquentés, sous les eucalyptus vibrants de cigales, et c’était gagné pour celle ou celui qui réussissait à en dénicher une.
Ça, c’était mes îles. Mes premières amours, les souvenirs au bord des lèvres, celles qui m’accompagneront toujours.
Djerba, l’adolescence
La Méditerranée a pour moi ce goût de famille. Une fois plus grande, j’ai voulu en voir plus, plus d’elle, plus de ses horizons accidentés de rocailles, et plus d’îles bien sûr.
Mes premiers voyages « de grande », sans les parents, m’ont menée vers le Maghreb. Maroc puis Tunisie. Chaleur, odeurs, saveurs… et hormones qui jouaient des claquettes.
À 16 ans, je me faisais masser le dos par un garçon qui yeux maquillés, et tout de bleu vêtu, sous une tente dans le Sahara… À 17 ans, j’apprenais tant bien que mal à conduire un scooter pour arpenter Djerba. À force de mini-accidents (l’ai-je fait exprès), force fut de constater que c’étaient davantage mes trouilles qui tenaient le guidon que ma raison. Ainsi, mon scooter délaissé sur le bas-côté, je m’installai derrière le garçon qui m’accompagnait. Il prit mes mains pour les placer plus fermement à sa taille. Frissons.
Djerba et ses plages, Djerba et notre magnifique hôtel, (et si d’ailleurs tu projettes de visiter ce super pays, tu pourras faire le booking d’un hotel à Djerba ici) Djerba et ses petits plats délicieux… je suis navrée Djerba, dans mon souvenir il n’y a plus que l’odeur musquée de la nuque de ce garçon.
Santorin, la femme
Couple d’auteurs, couple penché chacun sur ses planches… Il n’est pas facile pour nous de nous évader et nous offrir un peu de temps loin des cases. Pour son anniversaire, je l’avais emmené vers la Grèce, pays de tous les éclats antiques, mais devenu rugueux et ployé sous ces absurdes mesures d’austérité.
Après les résiliences d’Athènes, nous nous sommes envolés vers Santorin. Envolés parce qu’il a le mal de mer. Malheur pour moi, l’enfant de l’eau. J’aimerais plonger dans la mer, j’aime survoler la mer, j’aime naviguer sur la mer! Bon… si chez vous en revanche personne n’a peur des beaux bateaux, partez à ma place en croisière en Méditerranée, et venez me raconter 😉 .
Une île de femme adulte, de presque trentenaire, une caldeira ouverte, et moi en amour avec lui. Le sol volcanique comme nous. Une île noire, blanche, bleue. Contrastée comme nos âges, nos désirs. On s’y est aimés, on s’y est promenés. Une île en Méditerranée de plus à mon tableau des mers.
Méditerranée, la seule, la vraie.
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