Je vous avais dit que je faisais de la bande dessinée ?
Du moins, j’essaye. Donc quand je ne suis pas ici, je suis là-bas, sur mes planches, seule sur mon îlot, à ramer vers une maison d’édition avec deux petites cuillères à café. Mais il s’avère que par contre, je connais pas mal d’auteurs déjà confirmés, soit par amis communs, soit parce que je leur servais des bières durant mes années de serveuse.
Bref, tout ça pour dire que, cette année, j’étais dans les valises d’un de ces auteurs, et qu’il m’a emmenée dans 2 festivals bd : Lyon et Amiens.
Visiter Amiens : LA bonne surprise !
C’est d’Amiens que je veux vous parler aujourd’hui ! Il y a 2 semaines, tu me disais « Amiens », je te répondais « euh… » Je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait cette ville, et je ne m’attendais à rien de particulier. Je pensais manger des petits fours, voir des expos et rencontrer des gens géniaux. Et bien j’ai mangé des petits fours, vu des expos et rencontré des gens géniaux, et ce dans un cadre magnifique ! C’était la cerise sur le sunday de ce merveilleux séjour : avoir aussi rencontré Amiens.
Cette petite ville à taille humaine regorge de secrets et de merveilles ! Elle s’adapte très bien à un évènement de ce genre, tout peut se faire à pied, et avec le beau temps qu’on a eu, Amiens est propice aux rencontres, repas, apéros etc…
Sous l’oeil de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens
Evidemment, celle que tu ne peux pas louper même si tu le voulais, vu qu’elle trône au milieu de tout, c’est … la cathédrale ! Je ne suis pas religieuse, mais par contre je suis une amoureuse inconditionnelle des vieilles pierres. Cette cathédrale est la plus vaste de France par ses volumes intérieurs. On se sent petit à l’intérieur, et les architectures religieuses induisent naturellement un silence et un recueillement qui, au milieu des apéros, était vraiment bienvenu.
Le quartier Saint Leu d’Amiens : THE place to be!
Nous sommes arrivés en début de soirée, et après une première exposition sur la série de bandes dessinée Magasin Général (dont je ferai légèrement la pub dans cet article) et nous avons rapidement été prendre l’apéro et casser la croûte dans le quartier Saint Leu.
C’est à ce moment qu’Amiens m’a pour la première fois fait de l’oeil. On la surnomme la Petite Venise du Nord du fait de ses nombreux canaux. Anciennement l’un des quartiers les plus pauvres de la ville, la réhabilitation de Saint Leu en fait le quartier le plus cute (mignon, pour les non-anglophone ou non-québécophone) et vivant. Les restaurants et bars bordent le quai Bélu, et je dois dire que les petites maisonnées rangées en rang d’oignons le long des berges sur fond de cathédrale ont un potentiel « Waw » assez développé.
Petite curiosité qui rajoute à la poésie du lieu : la statue en bois de l’homme sur sa bouée au milieu de l’eau.
Fucking Tour Perret
De notre hôtel nous pouvions admirer la Tour Perret. Je dis « admirer » parce que mon covoyageur était super client de cette tour, comme à peu près toutes autres personnes qui nous accompagnaient. Va savoir pourquoi elle est passée dans ma tête de « bof… » à « ‘fais chier cette tour ».
La maison de Jules Verne
La ville soignant ses auteurs aux petits oignons, nous avons pu visiter à Amiens pas mal de chouettes endroits, notamment la maison de Jules Verne. Superbe bâtiment surplombé d’une espèce de globe en métal, décoré d’une super fresque, avec un jardin d’hiver muni d’une véranda, rien que l’architecture du lieu était super. Sans compter tous les trésors à l’intérieur ! Des bureaux de Jules Verne aux éditions originales, affiches, cartes, jusqu’au grenier réunissant jeux et maquettes de vaisseaux, nous en avons pris plein les yeux.
Seul hic : je suis allergique aux visites guidées. Ca peut paraître con et puérile, mais empêchez-moi de batifoler dans un espace, de laisser mon imaginaire courir… et obligez-moi à rester immobile et écouter un guide parler d’une voix monocorde et ce sera inévitable : j’aurai à nouveau 7 ans en cours de maths.
Les hortillonnages d’Amiens
L’un des plus jolis moments de mon séjour à Amiens fut la balade en barque sur les hortillonnages. Kézako ? me direz-vous. Au départ, il y bien bien longtemps, il s’agissait de petits îlots en bordure de la Somme, sur lesquels les Amienois cultivaient la terre très fertile. Au fil des siècles, cette coutume se structura, et les hortillonnages furent davantage aménagés. On se promène tranquilou-balou entre les hortillons, admirant les fleurs, les vergers, potagers et petits cabanons en bois. Je n’ai pas la moindre idée de ce que coûte une cabane sur ce site, mais les enfants que l’on a aperçu jouer entre les joncs avaient l’air de passer un super moment.
Quand à moi, c’était pas mal non plus 😉
Un peu de bande dessinée, tout de même!
Enfin, voici le moment bd de l’article ! Je sais que je m’éloigne un peu de la thématique voyage, mais tant pis. Je fais ce que je veux.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce festival. Les responsables comme les bénévoles ainsi que les auteurs présents étaient adorables, et les expos superbes. La groupie en moi était ravie, j’ai pu papoter avec des monuments de la bd (parfois en devant googler qui était qui et qui avait fait quoi), et j’ai découvert des super albums comme le travail de David François et Les carnets de Cerise.
Je vous parlerai plus particulièrement de deux expos :
- Magasin Général de Jean-Louis Tripp et Régis Loisel
- Exposition Liberté d’Edmond Baudoin et Craig Thompson
Edmond et Craig
Ils auraient pu passer la vie entière sans se croiser. L’un est niçois né dans les années 40, l’autre est américain d’une quarantaine d’années. Sauf que c’est en lisant la bd Piero d’Edmond que Craig se lance dans la bande dessinée à son tour. Il ne comprend rien vu qu’il ne lit pas le français, mais ils ont tous deux une histoire commune : avoir grandi entre frères, s’être épris du dessin très jeunes, et surtout avoir cette quête de liberté tant dans l’amour, le trait, la vie quoi !
Leur livre est en cour de réalisation, mais si leur univers vous intéresse je vous recommande :
- Le chemin de Saint Jean ou Le portrait d’Edmond Baudoin
- Blanket ou Habibi de Craig Thompson
Je garde le meilleur pour la fin avec la série Magasin Général de Loisel et Tripp !
Québec, années 40. Dans le petit village de Notre-Dame des Lacs, Félix, le gérant du Magasin Général, meurt. Marie, sa veuve, décide de maintenir son commerce vivant, pour son bien et celui des habitants.
Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu une série, format classique couleurs, et je dois dire que j’y ai eu un immense plaisir, et beaucoup d’émotions, avec larmes et rires aux éclats. Le temps coule à son rythme, on a le temps de s’attacher à chaque personnages et les deux auteurs ont le talent de nous faire vibrer avec eux.
Je lisais cette superbe série depuis Montréal, ce qui a créer entre cette série et moi des liens encore plus forts, mais nul besoin d’être québécois pour lire Magasin Général. Vous n’en aurez que plus de joie à découvrir le parler québécois !
2 commentaires
Le Petit Valsois
2 octobre 2016 à 13 h 00 minSuper article ! Et bravo pour l’idée de visiter Amiens en Bande dessinée
Le Petit Valsois Articles récents…La Source Intermittente
marie pierre
15 octobre 2016 à 20 h 49 minhello, merci pour ces images et textes qui mettent si bien en avant Amiens, si agréable (sous le soleil..)
Je ne sais pas ce que je préfère les voyages ou la bd, merci de réunir les deux, j’adore !