Québec

Une année de PVT au Québec : l’heure du Bilan !

18 avril 2015

Depuis un appartement berlinois, je me penche à présent sur le bilan de cette folle année de PVT au Québec… Il s’en est passé des choses, et comme je l’expliquais dans un précédent article, la vie n’a cessé de me mener à des endroits imprévus ! Je prévoyais de m’envoler vers l’Ouest et de faire face aux aigles et aux grizzlys, je suis finalement resté la quasi totalité de l’année à Montréal !

Cela étant dit, l’année a été vraiment remplie. Alors, qu’est-ce que j’ai bien fichu durant ce PVT au Québec ? 

J’ai partagé un atelier à Montréal, la Maison de la Bande Dessinée

pvt québec bande dessinéeC’est cet atelier qui m’a fait quitté (entre autres raisons) notre vieille Europe. J’avais envie d’espace et de temps pour me consacrer à mon dessin. C’est bien plus qu’un atelier que j’ai trouvé, j’ai trouvé un cocon, une famille d’adoption avec ses particularités, ses caractères, et ses différences à respecter. J’ai été durant un an entourée de bienveillance, de talents, de discrétion au besoin, ou de fiesta. Entre les chamailleries pour le ménage, les repas douteux entre nous, les soirées à refaire le monde, les terribles procratinations, les siestes sur les canapés cracras, les gars, merci.

J’ai lancé un blog et j’ai travaillé sur un vrai projet de bande dessinée

bilan PVT Québec

Doucement, grâce à la distance avec mon ancienne « vie », j’ai pu redessiner les contours de la personne que je suis. En silence, je me suis lancée dans cette merveilleuse aventure qu’est La Fille Voyage, et ai pu être surprise moi-même de la tournure que le projet prenait. J’ai pu créer de bout en bout, seule, un projet qui ressemblait à la Aude de 2015.

J’ai aussi co-écrit un ebook, autre grand et beau périple, qui ne fait que commencer !

Pour ce qui est de la bd, j’ai appris l’abnégation, et comme dirait ma mère « faire et refaire, c’est toujours faire ». Mais j’ai aussi appris à y croire, pas comme un voeu, comme un devoir : ça doit exister !

Je me suis mieux aimé

pvt bilan

Le Québec m’a aimé, et m’a montré comment faire. Les québécois et les québécoises t’aiment par défaut, exactement comme tu es. Ton corps, tes fringues, ta vie, il n’y a là-bas aucune sévérité dans les regards. Alors durant cette année en PVT, doucement j’ai appris à mieux m’aimer. J’ai découvert que l‘on doit tenir ses rênes, en tant que femme, dans ce pays-là. La drague t’appartient, ta sexualité t’appartient, ton corps t’appartient, personne ne le jugera. Ni sa forme ni ce que tu en fais. Ce fut une grande découverte, salvatrice.

J’ai dansé

J’ai appris à danser le blues. A Montréal il y a une grosse communauté de danseurs et danseuses. Tu peux tout venir pratiquer, du tango au bogie, swing ou encore comme moi le blues et te prendre pour Bébé dans Dirty Dancing. Avec ce sentiment que la salle tamisée a finalement disparu, toi et ton partenaire vous vous écoutez, les pas sont les bons, et pourtant tu ne connaitras jamais son prénom. Durant le long hiver québécois, qu’il était bon d’aller entre les bras experts de ces danseurs discrets et à l’écoute de mes autorisations.

Je suis partie à la conquête du Québec profond

J’ai doucement découvert les grands espaces avec 2 amis en camping, en me rendant compte à quel point j’étais amoureuse de la nature, mais peu débrouillarde 🙂 Lac Macaza, tu as été ma révélation (voir l’article racontant cette aventure )

J’ai été écouter le chant des baleines (voir article ) et dormir dans les arbres avec un être cher (et ça aussi!), et enfin, un soir une nouvelle amie a débarqué dans ma vie, et nous sommes parties dans l’immensité québécoise. A la rencontre de la route (voir article), de la nature et de ses populations plus reculées. Tout était là-bas sans fioritures, les regards sont francs, les gens débrouillards. Le village du bout de la route se mérite, sans regrets.

J’ai aimé Montréal et les québécois

J’avais peur que mes vieilles pierres européennes me manquent. Mais Montréal m’a apprivoisée à coup de ruelles fleuries, de portion de ciel immenses, de jardins petits ou grands. J’ai découvert sa praticité d’abord, son charme ensuite, sa beauté enfin.

J’ai été l’étrangère, et j’ai dû être attentive, ne rien pose comme acquis pour éviter de devenir juste une « ostie de française » ! Je suis passée pour une rustre à plusieurs reprises face au civisme ambiant des québécois. J’ai été épatée par tant de volonté de ne pas faire chier son voisin, tant de légèreté et de prévenance.

J’ai compris les termes « saisons » et « hiver »

Là-bas les températures sont extrêmes dans un sens comme dans l’autre, mais l’on découvre avec émerveillement toute la poésie de l’hiver, tous ses avantages. Tout comme les belges, les québécois râlent peu, le froid fut pour moi exotique, (voir mon guide de survie pour l’hiver québécois) une expérience heureuse qui faisait partie du package canadien. Tout comme en Belgique, on rit de ses malheurs au Québec 🙂

J’ai claqué la porte d’un travail dévalorisant, et suivi un bel inconnu dans un van

Comme une star de cinéma (du moins dans ma tête), j’ai calmement posé le croissant que je m’apprêtais à vendre à une petite dame, j’ai appelé ma gentille gérante pour la prévenir que je partais. Maintenant. Une remarque désobligeante de trop de la part de mon connard de collègue. Devant ses yeux ébahis, j’ai pris mon manteau, et ai tranquillement passé la porte sous le soleil, cheveux au vent. L’un des moments les plus jouissifs de ma vie.

Ensuite, j’ai répondu à la phrase

 Tu devrais partir avec moi.

émise par Bjorn, blogueur voyageur également, par la positive. S’en ai suivi 2 semaines de folie en Ontario dans un van VW prénommé Rose.  (Voir article(découvrez la campagne crowdfunding de Bjorn, son projet est magnifique et mérite d’être soutenu!)

J’ai foulé le sol des Etats-Unis

 

Une première fois entre copine à Boston, puis encore avec le même être cher avec qui j’avais été rendre visite aux baleines, ce coup-ci à NYC et New Orleans

Un an auparavant, nous avions écris une courte biographie en bande dessinée du pianiste Bill Evans, et nous avions comme projet un peu fou d’aller sur ses traces, depuis les clubs de jazz dans lesquels il jouait à New York, jusqu’à sa tombe à New Orleans. Nous avons honoré cette promesse, avons arpenté la Grosse Pomme jusqu’à en avoir mal aux pieds, et avons insolemment profiter de la chaleur et de la sauvagerie de la Louisiane.

L’aventure s’est terminée de façon inattendue, dans les rencontres et les destinations, ainsi que dans les projets professionnels. Je n’aurai jamais imaginé être là où j’en suis il y a un an. Cette année fut charnière, comme je viens de le raconter, et je suis remplie d’un énorme sentiment de reconnaissance envers tous ceux qui ont fait partie du chemin, qu’ils soient en trois dimensions, ou en ligne.

MERCI !!!!

5 commentaires

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    Océane
    18 avril 2015 à 12 h 09 min

    Salut Aude,
    Alors tout d’abord, ton article confirme encore plus mon envie de voyager car c’est en vivant des moments comme tu as vécu qu’on se découvre et qu’on apprend. De toute façon, la meilleure école est le voyage 🙂
    Je débarque fin mai pour un peu plus d’un mois pour voyager en sac à dos à Montréal, et je me disais qu’une fois la-bas je déciderais où aller et ce que je souhaiterais voir (je ne veux pas trop me faire un programme car la meilleure chose est : l’imprévue). MAIS quand je lis ton article, mon envie d’y aller est encore plus fort – j’ai juste hâte découvrir ce pays. J’ai tellement entendu du bien de Montréal et de ses Québécois. C’est un rêve qui va se réaliser – et ainsi testé si voyager seul en sac à dos est ce qui m’anime le plus. C’est une véritable expérience qui m’attend et lire ton blog à le gout de me rassurer.
    Ps : Puis l’Ebook « L’art de voyager seule quand on est une femme » est juste WOW, merci pour ce partage d’informations et ta joie de vivre.

    Océane.
    Bon courage à toi, dans la suite de tes aventures.

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    Le sexe en voyage... On en parle un peu?
    1 mai 2015 à 10 h 20 min

    […] la séduction, et pourquoi pas le sexe ! Après un an passé en compagnie de québécois (voir article), je suis revenue dans ma vieille Europe nourrie de nouvelles valeurs, d’un nouveau regard sur […]

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    Laurie
    28 juin 2015 à 8 h 08 min

    Merci pour ce très beau blog, les illustrations sont super!

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      Aude
      8 juillet 2015 à 10 h 31 min

      Merci de ton message ! ça me fait très plaisir 🙂

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    Anne'o'nyme
    23 septembre 2016 à 3 h 44 min

    Bonjour ! Je m’appelle Anne, j’ai 27 ans, et mon pvt (de deux ans maintenant, youhou!) pour le Canada vient d’être confirmé…C’est top, mais ça fait un brin peur aussi…Alors merci pour ce chouette article qui conforte dans l’envie de se jeter dans l’aventure, et de voir ce qu’on va (et comment on va s’) y découvrir… Bonne route du jour, où que tu sois !

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